<p>La Bourdaine est un arbuste aussi discret qu’omniprésent. Il mesure généralement 2-3 mètres mais peut grimper jusqu’à 5 mètres. Son feuillage est très clairsemé, plutôt brillant. Les feuilles, tantôt pointues, tantôt échancrées, ne sont pas sans rappeler celles, plus grandes, de l’Aulne. La floraison très étalée dans la saison est un critère de reconnaissance fiable pour l’observateur attentif. Les abeilles attireront votre attention en venant butiner dès avril puis tout l’été de minuscules fleurs blanches à peine écloses, mais pourtant très riches en nectar. Les fruits sont eux-aussi très typiques, de petites baies passant de vert à rouge puis noir à pleine maturité.</p>
<p>L’écorce est grise à brunâtre et souvent fortement ponctuée de petites lenticelles plus claires. Comme souvent, ce petit détail a conduit à l’utiliser dans la pharmacopée paysanne pour lutter contre les affections cutanées et la gale. L’écorce dégage une odeur marquée et a été longtemps utilisée comme un laxatif puissant par macération à l’état frais et plus doux une fois séché par infusion.</p>
<p>La Bourdaine croit dans les zones humides et même sur les sols tourbeux. Coupée, elle rejette de souche vigoureusement en de nombreux brins souples très appréciés pour la vannerie traditionnelle. Il fut un temps où la Bourdaine était réquisitionnée car de l’arbuste on tirait un charbon très fin, irremplaçable pour faire de la poudre noire à canon ou des explosifs dans les carrières de pierre. Enfin, parmi ses propriétés, les baies de Bourdaine permettent des teintures végétales durables, qui au gré de la maturité des fruits vont permettre d’obtenir un jaune cannelle brillant, un gris bleuâtre ou un vert mat. L’écorce fraîche et les racines donnent un rouge framboise, qui lui vaut son nom dans les Landes de Gascogne de « <em>senguin</em> ».</p>
<p>La Bourdaine est la plante hôte des chenilles de plusieurs papillons, notamment du fameux papillon <a href="http://www.ecobalade.fr/espece/citron">Citron</a>.</p>