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Cette balade en pleine nature au cœur du Cantal, sur la commune de Ségur-les-Villas vous fait découvrir les tourbières du Jolan et de la Gazelle. Au sein d’une Réserve Naturelle Régionale (RNR) et d’un Espace Naturel Sensible (ENS), cette randonnée vous permet de mieux appréhender le patrimoine remarquable des tourbières. Située à 1130 mètres d’altitude, sur les plateaux basaltiques du Nord Cantal, la Réserve Naturelle Régionale des tourbières du Jolan et de la Gazelle présente une faune et une flore particulières. Ces milieux humides sont un véritable réservoir de biodiversité. Vous découvrez des paysages formés par de vastes étendues verdoyantes et vallonnées, composées d’estives sur lesquelles pâturent des troupeaux de vaches (salers, ferrandaises, aubracs), de jolies prairies fleuries, d’un grand plan d’eau abritant de nombreux oiseaux et de grandes forêts de conifères en arrière-plan.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une tourbière et en quoi celle-ci est-elle remarquable ?
Une tourbière est une zone humide colonisée par la végétation. Les conditions écologiques particulières ont permis la formation d’un sol constitué d’un dépôt de tourbe. La tourbe est un sol issu de la dégradation incomplète de débris végétaux accumulés au fil du temps, dans un milieu saturé en eau. Les tourbières ont un rôle important dans le stockage du carbone et le cycle de l’eau. En France, les tourbières occupent environ 100 000 hectares soit seulement 0,2 % du territoire.
Ces tourbières s’inscrivent dans un ensemble paysager de grande valeur sur un bassin versant topographique de près de 200 ha, se partageant l’espace avec des pâturages d’estives, des prairies de fauche et des plantations de résineux. La localisation du site en tête de bassin versant donne une importance particulière à cette zone humide notamment au niveau du réseau hydrographique et de son fonctionnement. Cette réserve présente une grande valeur patrimoniale puisqu’elle est composée de plusieurs habitats d’intérêt régional voire national : tourbière haute-active, tremblants, boisements hygrophiles, fosses de tourbage et prairies hygrophiles.
Côté flore, au sein des tourbières se trouve la fameuse Drosera à feuilles rondes, petite plante carnivore, qui a su très bien s’adapter à son milieu. C’est en consommant de petits insectes tels que des mouches puis en les digérant, qu’elle produit de la matière organique assimilable, qui lui permet de se développer
Il vous sera très facile d’identifier la Gentiane jaune, très commune en moyenne montagne, avec ses jolies fleurs jaunes et ses grandes feuilles nervurées. C’est avec ses racines que depuis très longtemps est fabriquée la boisson traditionnelle de ce territoire. Le long du sentier, dans les zones de hautes herbes, vous distinguerez une autre plante commune des milieux humides, la Reine des prés, avec ses fleurs blanches/jaunâtres et sa taille imposante, pouvant atteindre 1m à 1,50m de haut. Dans les estives, le Nard Raide appelé aussi Poil-de-bouc, est une des graminées la plus abondante. Vous observerez une grande ceinture de prêles et de carex colonisant lentement la surface en eau. De nombreux saules se sont développés sur le bord du chemin près du plan d’eau tel que le Saule marsault ou le Saule roux, qui apporteront de l’ombre au cours de votre balade.
Côté faune, chez les insectes, l’Anax empereur, la plus grosse libellule sur le site, est visible à partir du printemps, vous pourrez l’observer patrouiller au dessus de l’eau. Perchée sur les végétaux, vous entendrez décoller à votre passage la Libellule à quatre taches (nom qu’elle doit aux taches noires qu’elle arbore sur ses ailes). La Loutre d’Europe, prédatrice du milieu aquatique, fréquente les lieux à la recherche de poissons et d’amphibiens. L’observer directement vous sera difficile car celle-ci sait se faire discrète, cependant, vous pourrez sûrement observer des traces de son passage telles que ses épreintes (excréments) sur les rochers formant la digue du plan d’eau.
Beaucoup d’oiseaux côtoient ce site remarquable, certains viennent s’y reproduire comme le Foulque macroule, les Canards colvert et les Grèbes castagneux. D’autres, survolent le site pendant la période estivale tels que le Milan royal ou le Circaète Jean-le-blanc. Le site est également un lieu de halte migratoire pour de nombreuses espèces. Les eaux stagnantes et peu profondes de ces tourbières sont le lieu idéal pour la reproduction des Grenouilles rousses et des Grenouilles vertes que vous entendrez chanter avec engouement au printemps. Le renard et le blaireau fréquentent les prairies. Vous pourrez peut-être observer leurs empreintes et leurs excréments sur le sentier. Le blaireau dépose ses excréments au fond d’un trou appelé « latrine ».
Anax-empereur / Prêle des marais / Milan royal
Autrefois, les tourbières étaient exploitées pour leur tourbe. Véritable combustible, celle-ci permettait aux villageois de se chauffer durant l’hiver. Les tourbières du Jolan et de la Gazelle présentent de très nombreuses fosses de tourbage permettant l’extraction de la tourbe, certaines de plusieurs mètres de profondeur. C’est l’une des raisons, en plus de la fragilité des milieux naturels, pour laquelle il n’est pas possible de s’aventurer sur la tourbière.
Jusqu’au début du 20ème siècle les tourbières faisaient l’objet d’usages traditionnels extensifs pratiqués de manière artisanale, parcimonieuse et respectueuse du milieu et du caractère renouvelable des ressources. Cependant, ces activités traditionnelles ont été progressivement délaissées suite aux mutations de l’agriculture et du monde rural. Celles-ci ont alors été abandonnées à leur évolution spontanée mais ont également subi des modifications profondes à travers des drainages intensifs agricoles, des plantations de ligneux, des décharges et dépôts divers, des extractions industrielles de tourbe, etc... Ainsi, environ la moitié des tourbières de France ont disparu entre 1945 et les années 2000. Aujourd’hui, une grande partie des tourbières est protégée. En France, seules quelques tourbières restent encore exploitées pour la production de supports de cultures (terreaux horticoles). Vous pouvez également faire un petit crochet à la charmante chapelle de Notre Dame de Valentine, datant du 13ème siècle, qui vous offrira un magnifique panorama sur la vallée de la Santoire et le plateau du Limon.
Depuis Murat, suivre la D3 direction Riom-ès-Montagnes, puis la D23 direction Fortuniès et enfin la D31 vers Le Jolan. Le parking se situe au bord de la route d'Allanche, après le hameau de la Gazelle (parking sur la droite). Le sentier démarre au panneau réserve naturelle, il est accompagné d’un grand panneau vous informant sur les caractéristiques générales et les espèces phares du site, juste à côté du parking. Pensez à prévoir de l’eau et un équipement adéquat. Afin de préserver ce paysage et sa richesse extraordinaire, ne marchez pas en dehors des sentiers balisés. Enfin, disposer d’une carte du site peut être intéressant : IGN Top 25 N°2534 OT. En cas de neige, cette ecobalade est réalisable avec des raquettes.
Vous êtes sur un espace protégé. Quelques règles à respecter pour préserver le site :
- Ne sortez pas des sentiers autorisés
- Gardez les chiens en laisse
- Ne jetez pas de déchets
- Ne cueillez pas les fleurs et ne dérangez pas les animaux
Cette ecobalade est également visible en 3D sur les tables numériques de l’Office de Tourisme des Hautes Terres (04 71 20 48 43), à partir desquelles vous pourrez télécharger les traces GPX et un livret très complet de cette ecobalade.
Pour plus de simplicité, nous vous conseillons de télécharger l’application EcoBalade sur votre smartphone avant de partir.
Cette ecobalade a été réalisée grâce au soutien financier de Hautes Terres Communauté , le Département du Cantal, la Région Auvergne-Rhône-Alpes , l'Union Européenne (FEDER) et en partenariat avec les Hautes Terres Tourismes, le Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne et le Massif Cantalien.
D'autres ecobalades sont présentes sur les Espaces Naturels Sensibles de Hautes Terres Communauté :
- Balade en Hautes Terres du Cantal (15) - Estives du plateau de Chastel-sur-Murat - Espace Naturel Sensible
- Balade en Hautes Terres du Cantal (15) - Lac du Pêcher - Espace Naturel Sensible
- Balade en Hautes Terres du Cantal (15) - Palhàs de Molompize - Espace Naturel Sensible
- Balade en Hautes Terres du Cantal (15) - La Roche de Landeyrat - Espace Naturel Sensible